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La première chapelle orthodoxe roumaine de Paris

L’échec de la révolution en Wallachie, en 1848, a provoqué une vague d’émigration vers Paris. L’archimandrite Snagoveano avait participé à la révolution et se trouvait parmi les exilés. Il fondera, en novembre 1853, la première chapelle orthodoxe roumaine de Paris, avec l’autorisation de la France et l’appui de la Turquie, où il continuait à plaider pour une Roumanie moderne et indépendante. Elle servait en premier lieu aux étudiants roumains de la Sorbonne qui se trouvaient à proximité. Par ailleurs, la messe était bilingue, à la demande des étudiants grecs. 


Dans la première illustration, voyez-vous où se trouve la croix blanche sur un fond noir ? Petit indice: regardez au premier étage du bâtiment le plus à gauche. La première chapelle roumaine de Paris se trouvait là. En 1862, les principautés de Moldavie et de Wallachie s'unissent sous l'autorité d’Alexandru Cuza, tout en restant officiellement des états vassaux de l’empire Ottoman. En l’honneur de cette unification, Snagoveanu organisa un Te Deum solennel dans cette chapelle. Le journal 'L’Illustration' y avait envoyé un reporter et un dessinateur qui réalisa ce dessin sur lequel on voit l’intérieur de l’église. La chapelle fermera le 2 février 1882, date à laquelle sera inauguré le nouveau lieu de culte à l’église roumaine de la rue Jean de Beauvais, également proche de la Sorbonne. Le bâtiment du 22 rue Racine fut exproprié afin d'agrandir les laboratoires de la Faculté de Médecine. Le poète et diplomate Vasile Alecsandri, qui se trouvait en poste à Paris à cette époque, décrivit ainsi cette chapelle dans un article publié en 1855: « Elle a été ouverte grâce à la ténacité digne de toute louange d’un prêtre pieux venant de Valachie, avec l’appui financier des proscrits de la révolution de 1848 ainsi que des autres Roumains résidant à Paris. Dès lors, tous les dimanches, à chaque fête religieuse, ce lieu saint s’emplit de dames roumaines, d’étudiants et d’enfants, qui viennent unir leurs prières à celles de ce prêtre empli de piété, pour le bonheur et l’avenir de la Roumanie. » (1) 


Source: 1. Jean-Yves Conrad, "Roumanie, capitale…Paris", Ed. Oxus, 2003, p. 31.

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